Autrefois, les plantes détenaient des pouvoirs obscurs, aujourd’hui oubliés de tous. Autour de certaines fleurs, persiste une méfiance inexpliquée, interdisant même de les offrir, comme si une origine maléfique les entourait.

Parmi elles, la verveine des Alpes, herbe sacrée du Moyen Âge, possédait des secrets mystérieux. Les chemins rocailleux abritaient l’hippocrepis, capable de déferrer les mulets de leurs sabots. Les sorciers, dans leurs rituels maléfiques, frictionnaient les seuils et les chaudrons de leurs voisins avec l’orchis noir, plongeant les fermiers dans la détresse en voyant leur lait tarir à vue d’œil.

Pour rompre les sortilèges ensorcelants, les vieilles légendes susurraient des remèdes singuliers : l’asperge bâtarde et le safran, réputés pour dénouer les aiguillettes nouées. Dans les recoins sombres d’Albertville, certaines matrones vénéneuses vendaient à prix d’or une poudre écarlate, issue de la primevère rouge des rochers, capable de restaurer la vertu évanouie des jeunes filles égarées.

Cependant, ces connaissances occultes se perdaient dans le temps, englouties dans les brumes de l’oubli. Le voile du mystère s’était épaissi autour de ces plantes aux pouvoirs maléfiques, dissimulant leur véritable potentiel à l’humanité.

Pourtant, l’histoire en gardait trace, à travers les récits anciens et les légendes transmises de génération en génération.

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