Caché au cœur de la Bretagne, le petit village de Saint-Pôtan abrite un mystère qui traverse les siècles.
C’est dans le cadre austère et imposant du manoir de la Ville-Éven qu’est née l’une des légendes les plus troublantes de la région.
Tout commence avec la dame du manoir. En apprenant la mort tragique de son époux, tué lors d’un duel, elle s’évanouit sous le choc. Lorsqu’elle reprit connaissance, son regard était voilé d’une sombre prémonition. Elle fit appeler son fils et lui murmura une dernière prophétie avant d’expirer : elle reviendrait annoncer la mort d’un de ses descendants.
Depuis ce jour, une silhouette vête de blanc hante les abords du manoir. Ses longs cheveux flottent au gré du vent, ses mains jointes et son visage désespéré insufflent un effroi silencieux. On raconte que sa présence présage un deuil imminent. En 1886, plusieurs villageois l’ont aperçue une semaine avant le décès soudain du propriétaire du domaine, pourtant en pleine santé. Mais la dame blanche n’est pas l’unique âme errante des lieux.
Les nuits sans lune, vers dix heures, une silhouette tout aussi glaçante surgit des ténèbres. Il s’agit d’un prêtre fantomatique, le bréviaire en main, qui parcourt la route menant au Guildo avant de disparaître près de la Croix aux Merles. Son passage s’accompagne d’un bruit métallique : le cliquetis sinistre de ses os. Et si l’on ose lever les yeux vers lui, on ne distingue qu’une tête de mort, illuminée par des orbites brillantes.
Ces apparitions, enracinées dans l’histoire du manoir, continuent d’intriguer et d’inquiéter les habitants. Saint-Pôtan semble figé dans un équilibre fragile entre le passé et le présent, où les âmes tourmentées n’ont jamais trouvé le repos.