Au cœur de la Franche-Comté, à l’ombre des forêts denses et des collines verdoyantes, se trouve le petit village de Chamblay. C’est dans cet écrin de nature que se murmure l’étrange légende du cheval Gauvain, une histoire qui fascine et terrifie à la fois les habitants depuis des générations.

D’après les récits locaux, lors des nuits sans lune, on peut entendre les bruits distincts des sabots de Gauvain résonner sur le pavé ancien. Les villageois racontent que ce cheval mystérieux, parfois décrit avec seulement trois pattes, d’autres fois comparé à la silhouette d’un bouc, arpente les chemins forestiers, enveloppé d’une brume insaisissable.

Personne, ou presque, n’a jamais posé les yeux sur Gauvain. Seule une femme, il y a bien longtemps, l’a rencontré par hasard. Ce cheval, d’apparence tout à fait ordinaire à ses yeux, l’a intriguée au point qu’elle s’est approchée sans hésitation. Poussée par la curiosité, elle a osé monter sur son dos. Mais à peine avait-elle pris place que Gauvain bondit et plongea dans les eaux tourbillonnantes de la Loue, disparaissant sous la surface froide et sombre.

Cette pauvre âme, surprise par la chute inattendue et glacée, ne se remit jamais de son immersion ni du choc de l’événement. Les anciens du village disent qu’elle succomba à son effroi et à son refroidissement, quelques jours plus tard, laissant derrière elle des murmures de mise en garde pour les trop curieux.

La légende prétend aussi que Gauvain erre sans harnachement, parfois chevauché par un cavalier invisible dont on ne distingue que l’écho lointain de sa présence. Un soir, un homme de Chamblay, poussé par le désir de percer ce mystère, décida de se poster sur le chemin connu du cheval spectral. Tendant l’oreille au son des fers approchant, il s’avança courageusement dans l’obscurité.

Mais il ne vit rien. Au lieu de cela, il ressentit le fouet cinglant d’une cravache invisible qui le frappa à plusieurs reprises. Selon ceux qui connaissent bien cette histoire, ces coups mystérieux guérirent l’homme de sa curiosité, lui laissant pour toute compagnie des cicatrices invisibles mais profondément ressenties.

La légende du cheval Gauvain reste gravée dans les mémoires de Chamblay, rappelant à tous que certains mystères sont mieux laissés dans l’ombre. Que ce soit une manifestation surnaturelle ou simplement un écho des peurs ancestrales, Gauvain continue de galoper dans l’imaginaire collectif, laissant un sillage de questions sans réponse.

Q Sources

  • Les sources du Hérisson et de la Sène sont associées à des chevaux blancs mystérieux, tandis que la Fontaine-Ronde est visitée par un cheval invisible. Le cheval de l'enfer Gauvain de Chamblay, qui apparaît la nuit, a causé la mort d'une jeune fille ayant tenté de le monter, et le nom de Bayard des quatre fils Aymon traverse les montagnes jurassiennes. > Les Chevaux de la légende

  • Le cheval Gauvain est une créature maléfique de la région franco-suisse de Franche-Comté, connue pour tenter de tuer les personnes qui l'enfourchent en les noyant ou en les précipitant dans un gouffre. Réputé se promener le long des cours d'eau, dans les forêts ou dans les cimetières, il est également décrit traversant les villages en enlevant les jeunes filles. Mentionné dès 1854 par Désiré Monnier, cette légende est présente dans plusieurs localités de la région. > Wikipédia: Lumière sur le Cheval Gauvin

  • Le cheval Gauvain est une créature légendaire maléfique de Franche-Comté et de Suisse, se promenant le long des cours d'eau et des forets pour tenter de tuer ceux qui l'enfourchent. Il est associé à des événements tragiques, comme la noyade d'une chambléisienne en 1836 ou la disparition mystérieuse d'Amaury III, Sire de Joux. La légende du cheval Gauvain est marquée par des apparitions surnaturelles et des mises en garde contre la tentation de dompter une créature aussi dangereuse. > Le Cheval Gauvin - Contes et Légendes

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