Au cœur de la verdoyante région du Limousin, à proximité de la paisible commune d’Ahun, une légende mystérieuse traverse les âges. Elle raconte les aventures tumultueuses de Martial, un évangélisateur qui osa apporter la parole chrétienne dans cette terre encore imprégnée de croyances païennes.

Un jour, alors qu’il prêche avec ferveur, il provoque la colère des habitants, eux-mêmes attisés par des prêtres païens. C’est ainsi que, pourchassé par une foule en furie, il s’enfonce dans le bois d’Ahun. Après une course effrénée, le voilà qui atteint la fontaine La Goutte, où il s’arrête pour reprendre son souffle.

Épuisé mais déterminé, Martial invoque le Seigneur, et le miracle se produit : deux lions majestueux surgissent de la forêt et se dressent à ses côtés pour le protéger. La foule est stupéfaite, mais cela n’entame en rien leur détermination à éloigner cet intrus. Martial s’éloigne alors, guidé par sa foi, jusqu’à la Pierre du Marteau. Là, il se retourne, scrute ses poursuivants et prononce une malédiction destinée à marquer Ahun à jamais : « Tant qu’Ahun existera, fous il y aura ! »

La fuite de Martial se poursuit vers La Chapelle-Saint-Martial, toujours accompagné des lions protecteurs. Mais les villageois, terrorisés par la présence de ces imposants félins, n’osent l’approcher. Comprenant leur peur, Martial décide de pétrifier les lions en posant ses mains sur eux. Aujourd’hui encore, ces lions de granite témoignent de cette époque révolue, devant les églises de La Chapelle-Saint-Martial et de Saint-Georges-la-Pouge.

Non loin, une source bienfaitrice, découverte par Martial, continue d’étonner par ses vertus thérapeutiques. Elle est réputée pour guérir maux et infirmités et attire chaque 1er juillet de nombreux fidèles en quête de rémissions miraculeuses. Ils se rendent de l’église à la fontaine, accomplissant une procession qui mêle ferveur et tradition.

Quant aux habitants d’Ahun, ils perpétuent un étrange rituel à la Pierre du Marteau pour protéger la prochaine génération de la malédiction de Martial, en tapotant doucement la tête des nouveau-nés contre la borne millénaire. Cette légende, riche de symboles et de mystères, évoque un temps où les croyances s’entrechoquaient et où les miracles surgissaient des forêts sombres du Limousin.

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