Dans les ténèbres de la nuit, au cœur des montagnes secrètes, se joue un sinistre ballet entre les sorciers et les troupeaux innocents. Depuis des temps immémoriaux, les propriétaires de bétail ont été hantés par la menace occulte qui pèse sur leurs précieux animaux. Cependant, une ancienne pratique perdure dans les profondeurs des vallées, une pratique qui dévoile une lueur d’espoir dans cette sombre bataille.

Bienvenue aux Fourgs, un village où les mystères anciens se mêlent aux traditions les plus profondes. Là-bas, les habitants ont découvert un moyen étonnant de protéger leurs troupeaux des pouvoirs maléfiques des sorciers. Les cornes des vaches, symboles de leur force et de leur connexion avec les forces supérieures, étaient les clés de cette énigme surnaturelle.

Les éleveurs avisés pratiquaient un rituel étrange, un rituel de sanctification. Ils perçaient délicatement de minuscules trous dans les cornes des vaches, puis y inséraient un peu de cire sacrée, celle du cierge pascal. À chaque fois que les bêtes se penchaient pour boire à l’abreuvoir, les cornes ainsi bénies se reflétaient dans l’eau, chassant les mauvais esprits d’un éclat divin. L’incantation muette de la lumière contre l’obscurité était leur secret gardé.

Pourtant, ce n’était pas seulement les sorciers locaux qui semaient la terreur dans les cœurs des éleveurs, mais aussi les Suisses, dont la réputation de jeteurs de sorts avait franchi les frontières. Les montagnes recelaient des secrets ancestraux et des traditions énigmatiques. Les fromagers suisses étaient considérés avec méfiance, car ils possédaient un savoir-faire mystérieux, une connaissance magique de la transformation du lait en délices crémeux.

Cependant, il y avait une nuit spéciale, une nuit où les étoiles brillaient plus intensément, révélant un monde invisible au commun des mortels. C’était la nuit de la Saint-Jean, un moment où le pouvoir de la magie se faisait plus fort. Le berger, porteur de l’antique sagesse des berges, connaissait un rituel secret pour protéger les troupeaux de forces sombres.

Dans le silence de la nuit de la Saint-Jean, le berger parcourait les sentiers escarpés, portant une branche de sapin ornée de fleurs énigmatiques. Tel un envoyé mystique, il se dirigeait vers les étables, où il clouait cette branche sacrée sur la porte. Les ténèbres se dissipaient peu à peu devant cette offrande mystérieuse, tandis que le pouvoir protecteur du sapin embaumait l’air.

À l’aube naissante, un étrange prodige se produisait. Chaque bête du troupeau, guidée par une force invisible, revenait à la ferme avec une branche identique posée délicatement sur son front. C’était comme si les esprits bienveillants de la nature s’étaient emparés de ces créatures vulnérables, les parant d’un charme protecteur. Le berger, le gardien des mystères, accomplissait ainsi un acte de magie bienveillante, décorant chaque animal sous sa garde.

Cette coutume ancestrale était bien plus qu’un simple rituel. C’était une invitation aux énergies mystiques de la nature, une occasion pour le berger d’entrer en communion avec des forces invisibles. Les étrennes qu’il recevait étaient bien plus que de simples présents matériels ; elles étaient le témoignage de la gratitude de la nature elle-même, reconnaissant son dévouement à protéger les troupeaux.

Ainsi, dans cette contrée oubliée des hommes, où les ombres et les secrets se mêlent aux légendes, se déroule une lutte incessante entre le bien et le mal. Les propriétaires de bétail, les éleveurs et les bergers, tous s’unissent dans cette danse énigmatique pour préserver les troupeaux des forces obscures. Et tandis que les sorciers continuent de rôder dans l’ombre, ces gardiens des mystères gardent espoir, sachant que la magie ancestrale et la protection divine veillent sur eux, éclairant leur chemin dans la pénombre.

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