Dans les profondeurs du Val de Cusance, un lieu chargé de mystère et d’ombre, se trouvait le monastère de Randoire. Les murs séculaires abritaient les religieuses, gardiennes d’un secret ancestral.

Un jour, alors que le soleil déclinait à l’horizon, un murmure troubla la quiétude du monastère. Les nonnes étaient intriguées et effrayées à la fois, car on racontait que dans ces terres maudites vivait un basilic redoutable, créature née d’une union interdite entre un œuf de coq et un crapaud. Sa présence seule était une menace mortelle, car le basilic avait le pouvoir de foudroyer quiconque osait croiser son regard funeste.

Toutefois, parmi les religieuses de Randoire, une femme énigmatique se démarqua. Elle portait un voile d’ombre et ses yeux brillaient d’une lueur mystérieuse. Prudente et rusée, elle comprit qu’il était insensé de contempler directement le basilic. Elle décida alors de défier la créature infernale en usant d’une astuce dont elle seule détenait le secret.

La dame de Randoire dévoila un miroir ancien aux reflets argentés. Son éclat ensorcelant capta l’attention du basilic. Ce dernier, aveuglé par sa propre image qui se reflétait dans le miroir, fut pris au piège de son propre regard. Sa silhouette majestueuse vacilla, trahissant sa fragilité cachée. Une vague de terreur s’empara de lui, tandis que ses écailles mortelles se muaient en une armure de désespoir. Le basilic, jadis redoutable, succomba à son propre pouvoir, consumé par l’image terrifiante qu’il lui était renvoyée.

La dame de Randoire avait triomphé de la créature maudite. Les religieuses, témoins de cette lutte entre ombre et lumière, éprouvèrent un mélange d’effroi et de fascination devant cette scène mystique. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre parmi les sœurs, renforçant le mystère qui entourait le monastère de Randoire.

Ainsi se perpétua le récit de cette rencontre captivante, où la ruse et l’intrigue avaient triomphé des ténèbres. Les religieuses de Randoire gardèrent jalousement cette histoire, qui ne cessait de nourrir l’aura de mystère de leur ordre. Et le basilic, autrefois roi du Val de Cusance, demeura figé à jamais, rappelant aux intrépides que la véritable force réside souvent dans l’intelligence et la prudence, même face aux créatures les plus terrifiantes.

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