Dans les profondeurs obscures du Ve siècle, une légende redoutable surgit des ombres de la nuit. Un dragon, né des péchés d’une dame à la conduite infâme, s’éveilla de sa sépulture, émergeant d’une tombe qui se trouvait bien loin des murailles de la cité. Tel un fléau impitoyable, le monstre commença à semer la terreur dans toute la contrée, plongeant les âmes innocentes dans un abîme de frayeur.

Face à cette abomination écailleuse, un héros sacré se leva, prêt à défier les ténèbres qui engloutissaient la région. Saint Marcel, homme de foi et de courage, s’engagea résolument dans une quête périlleuse, guidé par la volonté de délivrer son peuple de ce mal ancestral. Armé de sa crosse épiscopale, symbole de sa sainteté et de son pouvoir divin, il entreprit un voyage dangereux jusqu’au repaire du dragon.

Les cieux se déchiraient, annonçant une lutte épique entre les forces du bien et du mal. Les nuages s’assombrissaient et le vent soufflait comme une symphonie funèbre, évoquant les sinistres murmures de l’antique créature. Saint Marcel s’enfonça dans les entrailles de la terre, où l’obscurité était si dense qu’elle aurait pu engloutir même la plus pure des âmes.

Soudain, au détour d’un dédale de roches érodées par les âges, le saint homme atteignit enfin le repaire du monstre. Une aura maléfique emplissait l’atmosphère, émanant de l’abomination qui reposait devant lui. Les flammes dansaient dans les yeux du dragon, reflétant la cruauté de son existence maudite.

Déterminé à défaire cette force de l’enfer, saint Marcel leva sa crosse, irradiant de la lumière divine qui déchira les ténèbres environnantes. Un combat titanesque s’ensuivit, où les grondements bestiaux du dragon se mêlaient aux prières silencieuses du saint homme. Chaque coup porté était un affrontement entre le mal et le sacré, entre la fureur du monstre et la foi inébranlable de l’évêque.

Finalement, après un combat acharné, le dragon, vaincu, baissa sa tête hideuse, signe ultime de soumission. Une onde de calme céleste traversa l’antre, emplissant l’air d’une aura de triomphe mêlée de mystère. Dans un dernier acte de résignation, le monstre enroula sa queue, l’applaudissant humblement, et se volatilisa dans l’oubli éternel des bords de la Seine.

En mémoire de cette prouesse héroïque, les Parisiens, chaque année lors des Rogations, se rassemblaient en procession solennelle à Notre-Dame. Arborant fièrement l’effigie d’un dragon façonné en osier, ils marchaient d’un pas déterminé, confiant leur destinée aux mains protectrices de leur saint patron. Les enfants, guidés par l’innocence de leur jeunesse, lançaient des offrandes dans la gueule béante de la créature, offrant des gâteaux et des pâtisseries comme une promesse de guérison pour les malades de l’Hôtel-Dieu.

Ainsi perdurait le souvenir de ce duel légendaire entre un saint et un monstre, une bataille épique qui avait su raviver l’espoir dans le cœur des Parisiens. Car derrière le voile de la réalité, il existait des récits enfouis, des histoires captivantes et mystérieuses, qui nous rappelaient que, parfois, le bien triomphait du mal, même dans les sombres recoins de l’histoire

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