Le seigneur de Balleure était un homme pieux, assidu à la messe dominicale. Mais un jour, alors qu’il priait dans l’église, un bruit se fit entendre: c’était le hurlement strident de son chien Garelaut, lancé à la poursuite d’un gros gibier. Le seigneur fut submergé par la tentation de la chasse et abandonna la messe pour s’élancer dans les bois.

Cependant, cette partie de la forêt était maudite depuis des siècles. Les arbres y avaient été témoins de sacrifices impies et de rites occultes, dont les échos résonnaient encore dans les ténèbres. Le seigneur était entré dans une zone interdite, réservée aux forces du mal.

On ne retrouva jamais son corps. Seule une lourde pierre portait une marque, comme une griffe diabolique. Depuis lors, en hiver, lorsque souffle le vent glacial, on entend passer la chasse du seigneur. Mais ce n’est pas une chasse comme les autres. Elle est menée par une créature hideuse, mi-homme mi-loup, qui poursuit sans relâche un gibier inaccessible.

Garelaut, le chien autrefois fidèle du seigneur, avait été transformé en une bête féroce, un loup-garou, par la malédiction qui pesait sur la forêt. Et désormais, il était le guide de cette chasse infernale, sa voix étrange et lugubre portant loin dans les ténèbres.

Les villageois évitaient la forêt à tout prix, sachant que le seigneur de Balleure et sa meute maudite rôdaient toujours, cherchant de nouvelles proies à traquer pour l’éternité. Mais parfois, lorsqu’ils devaient passer à proximité, ils entendaient les hurlements du loup-garou et frissonnaient, conscients que la frontière entre le monde des vivants et celui des morts était mince dans cette région maudite.

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